jeudi 6 novembre 2008

la vie sauve III

Sombrer sans complément, sans transition douteuse, sans verbe délicat.

Là, la terreur entrouvre quelque chose de nouveau et le désir s'en vient comme survenance innée, comme le cadeau qu'il est, aussi. En laissant libre cours aux mots, à cette sensation reflux sanguin dans la paume de nos mains, on ira au contact, jusqu'à bouleverser cette gardienne qu'est la parole. On peut entendre parole, la passeuse, Supplique de la louve qui sait jouer sur le fil de la conscience ;

La corde est raide, toujours, tendue, toujours, ce que beaucoup ont oublié.

Et le rythme encore, le rythme du mot, suprême, comme une marée chaude et calme qui vient border l'écoute. L'attention reste sauvage, et la terre battue, foulée, courue dans les quatre directions. Puisse se soulever aux carrefours la poussière qui nous parsème l'en dedans.

Nous, on s'est montré imparfait, imparfaite, impatients dans l'amertume du vrai et l'on a senti à long terme que c'était mieux comme ça. Au mieux, sans l'amertume et sans tout ça, bien sûr.
De mon côté, j'ai laissé cette crainte de toujours,
si je suis eau c'est la source perdue, source tarie.
si tu es lande, c'est l'incendie…

Il s'agissait de ça, se dire :
« fatalement l'idée et le mot se perdent entre ce que figure l'étreinte
et ce qu'elle est en vérité… »

Sauf que non. la vie sauve, je le répète, cet évangile du possédé,
cet appel qui fend la peau.
À certains moments, je ne sais quelle écorce se détache de nous,
et si tout va bien, l'on peut cesser de s’imaginer, en boucle, et prendre corps,
s'incarner
au plein coeur de la houle de ces autres, qui se meuvent, qui s'émeuvent et qui vibrent aussi.

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